Hippodrome antique

Au cœur de l’ancienne capitale byzantine s’étendait un monument colossal : l’Hippodrome de Constantinople. Bien plus qu’un simple stade de courses de chars, il était le centre névralgique de la vie politique, sociale et populaire de l’Empire. Les cris des factions, les intrigues des empereurs et la ferveur des foules résonnaient dans cette immense arène pouvant accueillir jusqu’à 40 000 spectateurs.

L’Hippodrome aujourd’hui

En te promenant sur la place Sultanahmet, tu marches littéralement sur la piste antique des courses. Les gradins ont disparu, mais les obélisques et colonnes, témoins muets du passé, donnent une idée de l’importance de ce lieu. Imagine l’enthousiasme de dizaines de milliers de spectateurs, les couleurs vives des factions, le vacarme des roues et des chevaux.

👉 Conseil de visite : profite de ta promenade entre Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue pour t’arrêter devant chacun de ces monuments antiques. L’Hippodrome est un lieu unique où se mêlent Rome, Byzance et Istanbul.

Les monuments de l’Hippodrome

Si les gradins et la piste ont disparu, certains vestiges subsistent encore aujourd’hui sur la place Sultanahmet :

Obélisque de Théodose – Istanbul – Turquie

L’obélisque de Théodose

Rramené d’Égypte au IVe siècle, vieux de 3 500 ans, il trône toujours au centre.

La colonne serpentine

Provenant du sanctuaire d’Apollon à Delphes, elle fut érigée pour commémorer la victoire des Grecs sur les Perses.

La Colonne de Constantin VII (ou colonne de l’Hippodrome)

Autrefois recouverte de plaques de bronze, aujourd’hui en pierre nue.

Ces 3 colonnes formaient la spina, l’axe central autour duquel tournaient les chars.

Sphendone de l’hippodrome

Ce sont les puissants soubassements en briques qui soutenaient la courbe de l’Hippodrome, du côté de la Marmara (quartier d’Ahırkapı / Kadırga)

📖 Histoire de l’hippodrome antique

 ✒️ Extrait immersif : Revivez une course hippique sous Justinien

Sous les acclamations des Verts et des Bleus, les chars filaient à toute allure autour de la spina. Les sabots résonnaient, la poussière s’élevait, et Justinien, dans sa loge impériale, suivait la course où se mêlaient passion, politique et destin de la cité.

Le soleil de midi éclaboussait de lumière les gradins de l’Hippodrome, où une foule compacte hurlait à l’unisson. Les acclamations des partisans des Verts et des Bleus montaient comme une marée, chaque camp agitant bannières et foulards aux couleurs de sa faction. Le tonnerre des sabots résonnait sur la piste de sable, soulevant des nuages de poussière. Les chars filaient à toute allure, leurs auriges crispés sur les rênes, fouettant les chevaux écumants qui contournaient la spina ornée d’obélisques et de statues.

Dans la loge impériale, l’empereur Justinien se tenait debout, drapé dans sa pourpre. À ses côtés, Théodora observait la course avec une intensité farouche. Chaque virage devenait un moment d’apnée : les chars frôlaient la collision, les roues grinçaient, et parfois l’un des concurrents s’écrasait dans un fracas de bois brisé sous les cris de la foule.

Lorsque l’aurige des Bleus prit la tête, Justinien leva la main. En un instant, la clameur redoubla, les Bleus exultant tandis que les Verts sifflaient de rage. Ce n’était pas seulement une course : c’était une bataille politique, un reflet de la ville et de ses passions. Sous la coupole du ciel, Constantinople vibrait tout entière au rythme des chevaux lancés à plein galop.