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🎠L’arrivée devant les murailles de Constantinople du jeune Sultan Mehmed le 5 avril 1453

Depuis des mois, Mehmed avançait ses pions. Et ce matin-là , il vint les voir de ses propres yeux.
Du haut de la colline, il observa le ballet de son armée qui prenait position : des milliers de tentes dressées comme des fourmilières, des fumées de feux de camp s’élevant dans l’air froid, le fracas des marteaux résonnant sur les plateformes d’artillerie.
Il descendit à cheval, seul, pour inspecter les lignes. Les soldats s’écartaient à son passage, baissant les yeux avec un respect mêlé de crainte.
— Où étiez-vous avant ceci ? demanda-t-il à un homme agenouillé, en train d’ajuster son arc.
— À Gallipoli, Seigneur. J’ai escorté la flotte.
Mehmed esquissa un sourire.
— Ici, ce sera long, ce sera dur. Mais au bout, il y aura la victoire.
Plus loin, il retrouva Ali.
— La ligne tient ?
— En place, Sultan. Les ingénieurs avancent. Urban est là . Le canon sera monté demain.
Mehmed leva les yeux vers les murailles. Des monstres de pierre. Trois murs successifs, dressés comme un défi lancé à travers les siècles.
Il murmura, presque pour lui-mĂŞme :
— Cette fois, elles tomberont.
Il regagna sa tente un peu plus tard, le pas plus ferme encore.
À l’intérieur, les cartes étaient déroulées, les conseillers présents. Halil Pacha s’inclina.
— Les puits sont rares sur cette colline, Seigneur. Il faut envoyer d’autres groupes chercher de l’eau.
— Qu’on ne manque de rien, coupa Mehmed. Ni pain. Ni feu. Ni volonté.
Un éclaireur entra en hâte.
— Des patrouilles romaines, Sultan. Ils nous observent.
Mehmed posa les yeux sur la carte. Il traça une ligne invisible du canon à la Porte Saint-Romain.
— Qu’ils regardent. Qu’ils tremblent.
Un silence tendu s’installa.
Puis, lentement, Mehmed ajouta :
— Dans trois jours… Nous leur arracherons l’éternité.
Et dehors, dans le noir, les tambours de guerre commencèrent à battre. »