Votre panier est actuellement vide !
🎠29 mai 1453

📍 Constantinople, 29 mai 1453
Les premières Ă©chelles se dressèrent contre la muraille extĂ©rieure. Les Turcs montaient, implacables….
Les lames s’entrechoquèrent sur les créneaux. Les combats devinrent un enfer de sang et de métal.
L’Empereur Constantin XI, l’épée brandie, encourageait ses hommes.
— Pour Rome ! Pour l’Empire ! s’écria-t-il, sa voix couvrant le fracas des bombardes. Il parcourait les remparts à grandes enjambées, saluant les combattants d’un regard brûlant de résolution, dressant sa lame comme un étendard vivant.
Les Byzantins poussèrent un cri de guerre, redoublant d’efforts. L’un après l’autre, les Turcs tombèrent, leurs corps heurtant violemment la pierre.
Après plusieurs heures de combat acharné, les défenseurs tenaient encore. Mais ils étaient à bout de forces.
Puis, le dernier assaut arriva.
Cette fois, pas de cris de guerre désordonnés. Seulement une rumeur profonde, sinistre, un chant envoûtant qui fit frissonner les défenseurs.
— Les janissaires… souffla Niccolò, le souffle coupé par l’horreur.
Ces soldats d’élite escaladèrent avec une discipline terrifiante. Ils ignoraient les flèches, ignoraient les coups, grimpant encore et encore, comme des ombres inexorables.
Niccolò et ses hommes se battirent avec l’énergie du désespoir, repoussant l’assaut au prix de lourdes pertes. Mais les Byzantins étaient épuisés, et les janissaires étaient trop nombreux.
Puis, un cri perça le tumulte du combat, un hurlement de douleur qui glaça Niccolò jusqu’aux os.
— Giustiniani est touché !
Niccolò se retourna juste à temps pour voir son commandant vaciller. Une flèche noire dépassait de son épaule, profondément enfoncée sous la clavicule. Le chef des Génois s’agrippa au créneau, ses jambes tremblantes sous lui. Il ouvrit la bouche, cherchant de l’air, mais seul un râle étranglé en sortit.
— Commandant ! hurla Niccolò en se précipitant.
Giustiniani porta une main ensanglantée à la plaie, mais ses doigts glissants n’avaient plus de force. Ses genoux plièrent, et il s’effondra sur la pierre trempée de sang.
— Ce n’est rien… je peux… tenta-t-il, mais la douleur l’étrangla avant qu’il ne puisse finir sa phrase.
Il essaya de se relever, mais son corps ne lui répondait plus.
C’est à cet instant que son regard croisa celui de ses hommes. Il y lut l’inquiétude, la peur grandissante.
Il serra les dents. Il savait.
— Je… ne peux plus me battre.
Sa voix, d’ordinaire si ferme, était réduite à un souffle rauque.
Il chercha Niccolò du regard, et sa main ensanglantée s’agrippa à son bras.
— Évacuez-moi… vers le port.
Niccolò recula légèrement, secoué par l’ordre.
— Commandant, non…
— Faites-le, maintenant.
Un silence pesant s’abattit sur les mercenaires génois. Leurs yeux se tournèrent vers leur capitaine, gisant à leurs pieds, impuissant.
Puis, un premier soldat lâcha son arme.
Un autre suivit.
Et soudain, ce fut l’effondrement.
— Reculez ! Ramenez le capitaine vers les navires ! hurla un officier génois.
Ils l’attrapèrent par les bras et le hissèrent tant bien que mal sur leurs épaules.
Niccolò tenta désespérément de les retenir.
— Non ! Pas maintenant ! Vous ne pouvez pas abandonner vos postes !
Mais les Génois ne l’écoutèrent pas. Ils refluaient déjà , un à un, puis en masse, comme un torrent dévalant une pente.
L’Empereur Constantin XI regarda cette scène d’horreur se dérouler sous ses yeux.
Il vit les Génois lâcher les remparts, laisser une brèche béante.
Il vit les Ottomans l’apercevoir, et bondir sur l’occasion comme des fauves.
Il sentit la ville lui glisser entre les doigts.
— Revenez, chiens de traîtres ! hurla-t-il, mais c’était trop tard.
Les remparts extérieurs se vidaient de ses défenseurs.
Et les janissaires arrivaient.
Envie de lire la suite ?Â
Vous la découvrirez dans « Le dernier empereur de Constantinople – 1453 » de Wandrille Perrot
